Petite balade au bord de la Seine... [Libre, venez!]

J'ai décidé d'aller me promener un peu après le lycée. Je sais, il est déjà 19h et il fait nuit mais j'ai besoin de réfléchir. Je ne sais pas où j'en suis, je suis débordée et j'en ai marre des cours. En fait, je m'ennuie tellement au lycée que j'ai envie de péter la tronche des profs. Et ce n'est qu'une partie de mes soucis. En ce moment, je ne dors presque plus et je ne sais absolument pas pourquoi je suis dans cet état. De plus, je suis brouillée avec ma mère car elle ne m'a jamais pardonné d'être entrée à l'Association. Elle a déjà eu des démêlés avec Walter et ne supporte pas la décision que j'ai prise.

Je longe les bords de la Seine depuis un petit moment et je commence à avoir un peu mal aux jambes. Je m'assoie sur un banc et ne trouve rien de mieux a faire que de rester les yeux dans le vague, à fixer l'eau noire. C'est fou comme les humains ont réussi à polluer la nature. Je suis plus proche de celle-ci que les autres personnes grâce (ou à cause) de mon don de pouvoir communiquer avec le vent. Depuis quelques temps, celui-ci reste silencieux, compatissant à mon malheur.
Au bout d'un petit moment, je secoue la tête et farfouille dans la petite sacoche qui ne me quitte presque jamais. J'en sors finalement mon téléphone portable et je compose le numéro de ma mère. Je tiens à m'excuser. Elle décroche à la troisième sonnerie.

"Allo?

- Allo maman? C'est Eléna.

- Je t'ai déjà dit que je ne voulais plus te parler!

- Mais maman, je t'appelle pour m'excuser. Ça fait trop longtemps qu'on est brouillées.

- Ça veux dire que tu as quitté l'Association?

- Non... Mais...

- Si tu n'as pas quitté Walter et les autres, je n'ai pas à te parler!"

Sur ces mots coléreux, elle me raccroche au nez. Je fonds en larmes et des sanglots me secouent. Elle est toujours fâchée contre moi. Pourrons-nous nous rabibocher un jour? J'en doute. Ma mère est trop têtue pour ça. Je pleure de plus belle. J'espère que personne ne peux me voir dans cet état. Si! Il y a un témoin, pas loin du banc où je me trouve... Moi, qui avait envie d'être seule, c'est raté. C'est quand même tard. Je me demande ce que cette personne fait ici mais je n'arrive pas à parler tellement les sanglots me serrent la gorge...